Lactose ou protéines de lait : êtes-vous allergique ou intolérant ?
L’intolérance au lactose et l’allergie aux protéines de lait sont souvent confondues, mais elles concernent des mécanismes et des symptômes très différents. En France, environ 30 à 50 % des adultes présentent une intolérance au lactose, due à une difficulté à digérer ce sucre contenu dans le lait. En revanche, l’allergie aux protéines de lait touche surtout les nourrissons et concerne une réaction du système immunitaire, pouvant provoquer des symptômes graves. Savoir distinguer ces deux conditions semble déterminant pour adapter son alimentation et éviter des complications de santé.
Quelle différence entre une allergie et une intolérance alimentaire ?
La distinction entre une intolérance alimentaire et une allergie est obligatoire pour comprendre les réactions du corps face à certains ingrédients, comme le lait. Une allergie, telle que l’allergie aux protéines de lait (APLV), déclenche une réponse du système immunitaire. Le corps identifie à tort les protéines de lait (souvent la caséine ou les whey protéines) comme des agents pathogènes, ce qui peut provoquer des symptômes graves, tels que des troubles respiratoires, des réactions cutanées, et même des chocs anaphylactiques dans les cas les plus sévères. Chez les nourrissons et les enfants, l’APLV est relativement fréquente, souvent diagnostiquée à l’âge de l’allaitement, lorsque des symptômes apparaissent après la consommation de lait maternel ou de formules infantiles à base de protéines de lait.
L’intolérance au lactose, en revanche, est une incapacité à digérer le lactose, un glucide contenu dans le lait, en raison d’une carence en lactase, l’enzyme nécessaire pour décomposer le lactose en sucres plus simples (glucose et galactose). Les symptômes sont essentiellement gastro-intestinaux : ballonnements, diarrhées et douleurs abdominales. Contrairement à l’allergie, cette intolérance ne met pas la vie en danger, mais elle peut être inconfortable et perturber la qualité de vie.
Comment savoir si je suis allergique aux protéines du lait ou intolérant au lactose ?
Le diagnostic d’une allergie aux protéines de lait et d’une intolérance au lactose repose sur une série d’examens cliniques et de tests. Si vous soupçonnez une réaction aux produits laitiers, encore une fois, consulter un professionnel de santé qui pourra faire les distinctions nécessaires.
Pour l’allergie aux protéines de lait, les tests courants incluent les dosages d’IgE spécifiques, qui mesurent les lymphocytes impliqués dans la réponse immunitaire, et des tests cutanés pour identifier la réaction aux protéines de lait. Des preuves peuvent également être obtenues par des régimes d’élimination, dans lesquels le patient est soumis à une période sans produits laitiers, suivie d’une réintroduction contrôlée.
En cas de suspicions d’intolérance au lactose, des tests comme le test d’haleine (qui mesure la quantité d’hydrogène produite après l’ingestion de lactose) ou un test sanguin pour analyser les glucides peuvent être recommandés. Un rapport de consommation d’aliments contenant du lactose est souvent un bon indicateur, en notant les symptômes qui apparaissent après ingestion de ces produits.
Puis-je continuer à consommer des produits laitiers si je suis intolérant(e) au lactose ou allergique aux protéines de lait ?
Pour les personnes atteintes d’intolérance au lactose, il est possible de continuer à consommer certains produits laitiers, sous réserve d’ajustements alimentaires. Les produits à faible teneur en lactose, comme certains fromages à pâte dure ou les produits laitiers sans lactose, peuvent être bien tolérés. L’ajout d’enzymes lactase sous forme de compléments alimentaires est également une solution efficace pour aider à digérer les produits contenant du lactose sans les symptômes désagréables. Une autre option, pourrait être de consommer du lait sans lactose pour limiter les impacts négatifs.
En revanche, pour les personnes allergiques aux protéines de lait, la situation est plus stricte. La consommation de produits laitiers est fortement déconseillée, car même de petites traces de protéines de lait peuvent déclencher des réactions graves. Les hydrolysats de protéines ou les formules sans protéines de lait (souvent recommandées pour les nourrissons atteints d’APLV) sont des alternatives viables (attention à ne pas confondre avec les laits végétaux pour bébé). En complément, des substituts à base de protéines végétales pour consommer un lait végétal (lait d’amande, de noisette, d’avoine ou de soja) peuvent être envisagés pour remplacer les produits laitiers traditionnels tout en maintenant un bon apport nutritionnel.