L’UE frappe fort contre le greenwashing
Les négociateurs du Parlement européen et du Conseil européen ont adopté un texte interdisant les termes vagues concernant l’écologie (comme produit vert, biodégradable, neutre en carbone) à moins qu’ils ne soient accompagnés de preuves détaillées. Ce nouveau règlement vise également à interdire les revendications d’impact environnemental neutre ou positif basées uniquement sur la compensation carbone, souvent liée à la plantation d’arbres, une pratique jugée inefficace comparée à la réduction directe des émissions de CO2 par les entreprises.
Interdiction des expressions vagues en matière d’environnement et pratiques trompeuses
- Pratiques trompeuses : Le texte prévoit notamment l’interdiction de toute allégation non fondée concernant la durabilité présumée d’un produit, ainsi que la présentation d’un produit comme étant réparable lorsqu’il ne l’est pas ou est difficile à réparer.
- Mécanismes encourageant le remplacement prématuré : Les entreprises ne pourront plus mettre en place des dispositifs incitant au remplacement des consommables avant la fin de leur vie utile, imposer des mises à jour logicielles inutiles ou exiger l’achat de pièces détachées auprès du fabricant d’origine au détriment de la concurrence.
- Garanties et informations : Le texte prévoit également un nouveau label européen harmonisé pour certifier les garanties étendues, ainsi qu’une meilleure visibilité des informations sur les garanties légales, souvent méconnue des consommateurs.
Création d’un label européen pour favoriser l’achat de produits durables
Le Parlement a également voté en faveur de la création d’un label européen harmonisé certifiant les périodes de garantie étendues au-delà des obligations réglementaires. Cette mesure permettra d’afficher clairement la durée de vie des produits, facilitant l’achat de biens plus durables. La députée socialiste croate Biljana Borzan, rapporteure du texte, a souligné que ce label contribuerait à une meilleure information des consommateurs et donc à des choix plus responsables.
Le texte adopté par le Parlement européen et le Conseil doit encore recevoir l’approbation formelle des Députés et des États membres avant de pouvoir entrer en vigueur. Si cela se réalise, les pays auront deux ans pour transposer cette régulation dans leur droit national.
Cette initiative législative, proposée par la Commission en mars dernier, vise à interdire toutes les revendications ne reposant pas sur des preuves factuelles et scientifiques, accessibles via un code QR ou un site internet. Elle prévoit également des sanctions dissuasives en cas de non-respect.
Impact potentiel sur l’environnement et la société
Cette législation pourrait contribuer à réduire significativement le gaspillage et les émissions polluantes liées à la production d’objets à courte durée de vie. En incitant les entreprises à produire des biens plus durables et en responsabilisant les consommateurs, elle participe activement à la transition écologique et au développement durable, tout en renforçant la confiance entre les acteurs économiques et les citoyens.